Mon Dieu qui êtes un moineau,
Ne me donnez pas la stabilité,
On vous l’a déjà tant demandée
Qu’elle a fichu le camp, vos ailes déployées.
Laissez moi l’insécurité,
Mais laissez moi aussi la faculté
De pleurer la fêlure d'un ciel changeant,
De projeter mon cœur tremblant
Au milieu des oiseaux.
Mon Dieu qui êtes un enfant,
Ne me donnez pas la raison,
On vous l’a déjà tant demandée
Qu’elle ne pèse pas lourd à votre baluchon.
Laissez moi le doute et l’anxiété,
Mais laissez moi aussi la faculté
De mourir de douceur à la vue des flocons,
De renaître à la vie par quelques gouttes d’eau
Et courir dans le vent.
Mon Dieu qui êtes un clown,
Je ne veux pas être sage, on vous l'a trop,
Ça encore, beaucoup trop demandé
Et vous n’avez pas ça sous votre chapiteau.
Laissez moi le tourbillon de la folie,
Mais laissez moi aussi la faculté
De rire de tout et de moi-même,
La bouille enfarinée au dessus des problèmes
Avec un gros nez rouge.
Mon Dieu qui êtes un caillou,
Ne me donnez pas la richesse,
On vous l’a déjà tant demandée
Que vous êtes à sec depuis deux ou trois siècles.
Laissez moi aller nue, ou les poches percées,
Mais enfoncez vous dans mon cœur
Et laissez moi la faculté
D’apprécier la valeur
De ce bonheur un peu fou.
Mon Dieu qui êtes un mirage,
Ne me donnez pas l’amour parfait,
On vous l’a déjà tant demandé
Qu’il est devenu aussi fuyant que votre image.
Laissez moi donc l’orage,
La passion et l’incertitude,
Mais laissez moi aussi la faculté
D’Aimer, et étoilez ma solitude
De tendres visages.
Mon Dieu qui êtes un courant d’air
A défaut d’être une farce,
Quand vous passez, fugace,
Voyez, j’ai la tête à l’envers,
Je bois du vin, je fume trop,
J’ai froid, puis non, j’ai plutôt chaud,
Je suis transcendée
Par les yeux d’un hibou,
Je suis déchirée,
J’ai le cœur aigre-doux,
Je suis bienheureuse,
Ou très malheureuse,
Joyeuse, exaltée,
Calme ou apeurée…
Peu importe, ne changez rien.
Laissez moi l’enfance, le soleil et le givre,
Laissez moi surtout l’extase de Vivre,
Et tout ira bien.
Au nom des moineaux,
Des cailloux
Et des clowns aux nez rouges,
Amen… euh, Héloïse
Mon Dieu qui êtes en Héloïses
RépondreSupprimerNe me donnez pas la Combes
On vous l’a déjà tant demandée
La fugueuse enchantée
Qu'elle est une vivante à pleins temps
à contretemps à surletemps
Donnez lui moi juste le temps de partager le verre de l'amitié
Quitte à ce que vous preniez pour flatterie ce qui ne l'est pas, je tiens à vous dire que ce texte est superbe, palpitant, sensible, qu'il donne envie de rire comme une cascade fraîche tout en pleurant de nostalgie. Vous avez trouvé ce sans quoi toute prière reste lettre morte : la ferveur. Bravo.
RépondreSupprimerOh Poète-Saint, comment Te nommer,
RépondreSupprimerToi qui n'as pas de visage,
Toi qui n'es ni le Verbe ni le Mot
mais leur amour.
Les mots dont on Te désigne
sont ceux qui m'ont toujours séduit :
superbe, palpitant, sensible, fervent !
Toi qui les unis en Toi,
donne-moi de chercher à les unir en moi.
Toi qui es la voix de nos silences,
le gémissement de nos prières,
viens, Esprit Créateur, re-créateur et...
récréateur !
Grand merci à vous trois pour vos mots si touchants...
RépondreSupprimerJean-Christophe, c'est un texte écrit en une heure hier soir. Je ne sais jamais si mes mots sont beaux, mais ils sont toujours profondément ressentis.
Belle journée !
Dieu que c'est beau...merci de ce cri d'amour pour les vivants que nous sommes et pour la Vie qui se fraye un chemin au travers toutes nos imperfections.
RépondreSupprimerBut, but, but, it is beautiful !
RépondreSupprimerBravo
C'est vraiment très beau ! Puisses tes prières etres excausées !!!
RépondreSupprimerJ'arrive de chez Martine et je découvre !
RépondreSupprimerMon Dieu que c'est beau d'être ,moineau ,enfant , clown ,caillou, mirage , courant d'air ...je passe en courant d'air ce matin , mais je reviendrai et surtout je vais de ce pas mettre un lien de plus sur mon blog :)
Bon jour et merci pour cette si belle prière !
Merci Martine, Lili, Manoulou, Michèle.
RépondreSupprimerMichèle, j'ai voulu mettre un mot sur votre facebook mais ne vous y trouve plus... étrange...
Belle journée à vous.
Chère Héloïse,
RépondreSupprimerVotre poème est beau,
Une envolée de mots.
Ils trouvent écho.
Merci.