Mon Dieu,
Je ne suis qu’une petite fille incorrigible –une petite fille sauvage, timide, renfrognée.
J’ai un cœur brûlant et froissé comme un coquelicot, une âme de chardon et de vent, et mon corps fourmille d’ardeurs de chevrette.
Je n’ai jamais su grandir –je ne saurai jamais-,
Et non seulement je n’ai pas grandi mais la sauvagerie s’est enfoncée en moi toujours davantage, et la crainte du monde,
Et mon entêtement a poussé plus profond dans mon centre ma déchirure et ma joie, farouches toutes deux, de plus en plus farouches.
Mon Dieu,
Je ne suis qu’une petite fille
Et je vous écoute souvent déraisonnablement, au grand dam du monde qui m’agresse et se moque de la folie que vous avez mise en mon cœur, que vous avez mise au cœur de la vie au sein duquel je vais tourbillonnant,
Au sein duquel je vais voletant, aussi innocemment que volettent les papillons à qui vous offrez de naître au beau milieu d’un pré d’herbe tendre et de boutons-d’or.
Je ne suis qu’une petite fille
Et je vous écoute souvent déraisonnablement, au grand dam du monde qui m’agresse et se moque de la folie que vous avez mise en mon cœur, que vous avez mise au cœur de la vie au sein duquel je vais tourbillonnant,
Au sein duquel je vais voletant, aussi innocemment que volettent les papillons à qui vous offrez de naître au beau milieu d’un pré d’herbe tendre et de boutons-d’or.
Et puis parfois, mon Dieu, je ne vous écoute pas,
J’opte pour une autre folie que la vôtre.
Je le sens bien quand je décide autre chose que ce que vous voulez pour moi : je le sens au vent qui me caresse à rebrousse-poil, je le sens aux feuillages qui se détournent et font silence à mon passage, je le vois à ce serpent tapi sournoisement dans les hautes herbes où je marche et à la buse qui se rue sur le pare-brise de l’auto que j’évite de justesse.
J’opte pour une autre folie que la vôtre.
Je le sens bien quand je décide autre chose que ce que vous voulez pour moi : je le sens au vent qui me caresse à rebrousse-poil, je le sens aux feuillages qui se détournent et font silence à mon passage, je le vois à ce serpent tapi sournoisement dans les hautes herbes où je marche et à la buse qui se rue sur le pare-brise de l’auto que j’évite de justesse.
En fait c’est assez souvent, mon Dieu, que je ne vous écoute pas,
Je n’en fais alors qu’à ma guise, plus têtue que jamais,
Je me jette dans des bras qui ne m’attendaient pas,
Je goûte à quelques luxes en faisant la moue,
Je dis « je veux », « je ne veux pas », je tape du pied, je dédaigne, je boude, je pleure –de ces larmes vilaines, froides, qu’ont les enfants quand ils sont en colère.
Je n’en fais alors qu’à ma guise, plus têtue que jamais,
Je me jette dans des bras qui ne m’attendaient pas,
Je goûte à quelques luxes en faisant la moue,
Je dis « je veux », « je ne veux pas », je tape du pied, je dédaigne, je boude, je pleure –de ces larmes vilaines, froides, qu’ont les enfants quand ils sont en colère.
C’est un jeu auquel je suis certaine de perdre, et comme vous m’avez offert d’être une petite fille intelligente, je ne suis pas dupe une seconde,
Pourtant je joue quand même, je cours à toutes jambes vers l’issue fatale, et même quand ce n’est plus grisant je cours encore, je ne parviens même plus à maîtriser mes jambes qui tournent toutes seules emballées en roue libre,
Et puis je tombe.
Pourtant je joue quand même, je cours à toutes jambes vers l’issue fatale, et même quand ce n’est plus grisant je cours encore, je ne parviens même plus à maîtriser mes jambes qui tournent toutes seules emballées en roue libre,
Et puis je tombe.
Mon Dieu, mon Dieu, je n’ai aucune raison de ne plus jouer à ce jeu là
Car le moment le plus délicieux vient après, lorsque blessée, déchirée, humiliée par mes propres vanités, vous me cueillez au sol et m’élevez dans vos bras pour me consoler.
Et vous venez toujours, ces moments-là, dès que je suis rendue à ma nudité, à mes larmes sincères, vous accourez,
Vous n’avez jamais oublié de venir,
Vous n’oublierez jamais,
Car le moment le plus délicieux vient après, lorsque blessée, déchirée, humiliée par mes propres vanités, vous me cueillez au sol et m’élevez dans vos bras pour me consoler.
Et vous venez toujours, ces moments-là, dès que je suis rendue à ma nudité, à mes larmes sincères, vous accourez,
Vous n’avez jamais oublié de venir,
Vous n’oublierez jamais,
Vous me faites alors les pavots plus enflammés qu’à l’ordinaire dans l’or des champs de blé,
Vous me faites le chant des rivières si limpide, le parfum des roses si subtil, l’orage si palpitant
Que la joie me revient.
Vous me faites le chant des rivières si limpide, le parfum des roses si subtil, l’orage si palpitant
Que la joie me revient.
Je suis vraiment votre enfant chérie, mon Dieu,
Là-dessus je n’ai aucun doute, même au milieu de la nuit, même avec cette brûlure qui dévore mon cœur rouge sang dans le cœur noir de la nuit, cette certitude veille,
Infime, mais souveraine. (...)
Là-dessus je n’ai aucun doute, même au milieu de la nuit, même avec cette brûlure qui dévore mon cœur rouge sang dans le cœur noir de la nuit, cette certitude veille,
Infime, mais souveraine. (...)
Extrait- Héloïse Combes 2015.
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