samedi 29 août 2015

Electro-sensibilité, mon témoignage

Electrosensibilité : mon calvaire, mon combat, mes victoires...moignage
   
   Ceci n’est pas une chronique artistique. Je me décide ce jour à ajouter mon témoignage aux nombreux autres déjà présents sur internet, je crois que c’est important – sans doute même est-il de mon devoir d’être humain de le faire.
   L’électrosensibilité est une forme d’allergie aux ondes électromagnétiques qui pullulent autour de nous – émissions wifi, antennes-relais, téléphones portables, ect… Lorsque l’organisme atteint son seuil de résistance à ces ondes, il sature, et les premiers symptômes apparaissent.
   De nombreux chercheurs et médecins ont prouvé depuis longtemps la nocivité de ces ondes sur la santé. Pour vous donner une idée, les ondes émises par le système wifi et les téléphones portables sont de même nature que celles des fours à micro ondes –dont la dangerosité est avérée depuis longtemps- : nous vivons dans une sorte de four à micro ondes géant qui « grille » nos cellules petit à petit, détruit nos défenses immunitaires, et certains d’entre nous, plus exposés ou plus sensibles, saturent plus vite et présentent des symptômes de maladie tandis que d’autres ne ressentent encore rien – ce qui ne veut pas dire qu’ils sont à l’abri, ces ondes constituant un danger qui nous menace tous et qui, de l’avis de certains spécialistes, seront à l’origine du prochain scandale sanitaire mondial… Souvenez-vous l’amiante, considérée comme inoffensive et utilisée massivement jusqu’à ce que la triste réalité soit révélée… Tous nos chers « gadgets » technologiques seraient peut-être bien eux aussi des outils empoisonnés distillant sournoisement ces fameuses ondes générant des atteintes gravissimes au corps humain.

   Mais, j’en reviens plus précisément à l’électrosensibilité et à mon propre cas.
   J’ai connu les premiers symptômes lorsque j’ai acheté mon premier ordinateur – en 2003. J’avais vingt-deux ans. Sont apparus des migraines récurrentes et des vertiges. A l’époque je ne savais pas à quoi les attribuer et les médecins étaient aussi dubitatifs que moi.
   Une longue période d’accalmie a suivi, ponctuée toutefois de migraines, de brûlures au niveau des mains dès que j’utilisais un ordinateur et de sensation de chaleur douloureuse dans l’oreille quand je téléphonais à l’aide d’un téléphone portable.
   Dix ans plus tard, je me suis mise à utiliser l’ordinateur de façon intensive, notamment pour recopier mes manuscrits. A la suite d’une période où je tapais des textes à raison de six ou sept heures par jour –sans prendre la peine de déconnecter le wifi-, j’ai vécu un enfer : migraines terribles, tremblements dans les membres, sensation d’un « fourmillement électrique » dans tout le corps, tensions musculaires, acouphènes, fatigue intense, insomnies, troubles de la vue, sensation de raideur douloureuse au niveau de la nuque, pertes de mémoire et vertiges m’empêchant de marcher droit… Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Les médecins non plus. Mon corps, en bonne santé apparente, me « lâchait ».
Toutefois, je remarquai que ces troubles s’atténuaient puis disparaissaient dès que je séjournais quelques jours dans une zone de campagne, qu’ils réapparaissaient en ville, et que chaque contact prolongé avec un téléphone portable ou un ordinateur me plongeait dans un état de douleur épouvantable.
   Un jour, marchant dans une rue de Montpellier, je ne pus plus du tout avancer : faiblesse extrême, vertiges, suivis d’un malaise. La semaine suivante, même trajet, même rue, même malaise. J’appris par la suite que la rue en question est cernée par plusieurs antennes-relais.
   Un autre jour, effectuant un long trajet en voiture avec le téléphone portable allumé, je dus m’arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence : j’étais complètement désorientée, ma tête tournait et mon cœur s’affolait. Voulant appeler du secours avec mon téléphone portable, j’ai ressenti une vive douleur au niveau du cœur qui s’affolait de plus belle. Faisant enfin le lien, j’ai éteint le téléphone et attendu que mon cœur se calme.
   Voilà un an environ que j’ai pu mettre un mot sur le mal dont je souffre : électrosensibilité. En effet, ayant appris qu’une connaissance avait dû déménager et quitter son emploi de chercheuse à cause de cette pathologie, j’ai pu ensuite me documenter, accéder à des articles médicaux, au site de l’association Robin des toits et recevoir de nombreux témoignages de gens vivant le même calvaire.
   Aujourd’hui, je ne peux plus faire mes courses, ni circuler en ville, ni même aller chercher mon fils à l’école –la présence de plusieurs téléphones portables allumés autour de moi me provoque un malaise pouvant aller jusqu’à la chute, et des troubles cardiaques. Je n’allume le téléphone portable et l’ordinateur que quelques minutes par jour et songe à m’en passer totalement sous peu. J’ai désactivé le système wifi, débranché la live box, et malgré ces précautions, de nombreux troubles subsistent, liés à la présence d’une antenne-relai à trois-cents mètres de chez moi et aux systèmes wifi des maisons voisines. Je serai certainement obligée de déménager dans une zone moins exposée, même si je repousse l’échéance de cette solution radicale pour préserver l’équilibre de mes enfants.
   Acouphènes, troubles de l’équilibre, migraines, insomnies, fatigue, constituent mon quotidien. Je suis devenue tellement sensible que je ne supporte plus non plus l’internet filaire ni le téléphone fixe relié à la box. Je « détecte » aussi la présence de lignes électriques et chaque appareil électrique branché dans la maison –cela se manifeste par un sifflement aigu dans mes oreilles et des fourmillements dans les membres…
Un calvaire en somme ! Qui me prive de beaucoup de choses –finies les sorties en ville, plus de cinéma non plus, ni de spectacles, voyages difficilement envisageables, transports en commun bannis, mon activité de chanteuse freinée car je ne peux pas envisager de chanter dans une salle où les gens n’auraient pas éteint leurs portables…
Pas drôle quand on a trente-trois ans, des projets plein la tête et une soif de vivre inaltérée !
   Pas question pour autant de déprimer ou de baisser les bras. Yoga, méditation, sport et médecines douces m’aident à mieux gérer les douleurs et recentrer mon équilibre. Une escapade mensuelle à la campagne dans une zone peu exposée me ressource, et je file dans l’arrière pays pour la journée dès que possible.
   Je viens d’acquérir du tissu à base de fibre d’argent qui stoppe les longueurs d’ondes pour protéger en priorité mon cerveau et mon cœur. Et j’ai rendez-vous à la fin du mois avec le professeur Belpomme, cancérologue spécialiste de l’électrosensibilité. La journée à Paris risque d’être fort éprouvante, mais je compte beaucoup sur ce médecin pour évaluer mon état et me guider –je n’ai trouvé à Montpellier aucun médecin susceptible de m’aider, uniquement des médecins pas encore informés et décontenancés, voire un jeune neurologue arrogant qui m’a ri au nez : « mais, mademoiselle, ces ondes sont inoffensives ! Les quelques milliers de français électrosensibles ? Foutaises ! Tous des illuminés ou des déprimés, je peux d’ailleurs vous prescrire des antidépresseurs, voulez-vous ? »… - No comment…
   Voilà, voilà… La vie est belle, je dirais même qu’en souffrant je me rends plus que jamais compte de la beauté inouïe du printemps, de la chance que j’ai d’être entourée de gens aimants et d’être vivante, là, dans ce monde si beau mais blessé et plus que jamais parasité au nom du pouvoir, de l’argent et de la futilité.
   Puisse ce modeste témoignage éveiller quelques consciences concernant ce sujet sensible sciemment évincé par les autorités pour le moment…
   N’attendez pas que le scandale éclate au grand jour pour réagir et appliquer des principes de précaution tout simples vis-à-vis des ondes électromagnétiques : utilisation modérée des ordinateurs et téléphones portables, désactivation des systèmes wifi au profit de l’internet filaire, extinction des téléphones portables la nuit, pas de portables ni tablettes entre les mains des moins de quinze ans, utilisation d’un téléphone fixe filaire et non pas de type DETC dont la base émet en permanence le même type d’ondes que les portables, pas d’ordinateur dans les chambres à coucher, temps de communication au téléphone portable limité à quelques minutes, etc…

   Et puis, vive le charme de la vie quotidienne, de l’instant présent et du contact humain réel !

   Grosses bises et beau mois d’avril ensoleillé à tous !

Héloïse

P.S: Je précise que je suis incapable de taper seule un texte si long à l’ordinateur et remercie Clément pour son aide. 


Ajout du 4 mai 2015:

Après consultation du pr. Belpomme, j'ai rencontré d'autres EHS dont les témoignages et la détresse m'ont émue. 
Me concernant, il apparaît que mon corps est touché par les champs électromagnétiques. Les signes cliniques chez les EHS sont, entre autres, une attaque des globules rouges et un manque d'oxygénation du cerveau. Mes compétences en matière de médecine ne me permettent pas de détailler le reste mais je pu comprendre que des substances vitales sont détruites dans le sang par les ondes.
Je dois revoir le professeur en juin pour mettre en place un traitement qui devrait m'aider à ré oxygéner mon cerveau. Le professeur me conseille vivement de déménager:vivant beaucoup trop près d'antennes-relais, le traitement et les mesures de protection ne suffiront pas, je risque à moyen terme un Alzheimer précoce à cause des CEM.

- Quelques liens :